A. Le piège jaune.
Celui-ci repose sur
l'emploi d'un récipient d'une trentaine de centimètres de diamètre et d'une
hauteur de 15 à 20 centimètres environ. Sa paroi intérieure est peinte en
jaune ( jaune citron ou jaune orangé), couleur très attractive
pour la majorité des groupes d'insectes. Le système est complété par
une solution eau-agent mouillant (du "Teepol" commercial par exemple). C'est
l'action conjuguée de la couleur et du mouillant qui crée l'efficacité de
ce type de piège. La couleur jaune attire les insectes et l'agent mouillant
obstrue leur système respiratoire de type trachéen, entraînant la noyade très
rapide de l'insecte attiré. Une efficacité importante est à remarquer pour
les familles des Diptères, des Hyménoptères et aussi des Coléoptères. Un autre
facteur attractif de ces pièges, quelquefois appelés pièges à eau, est l'effet
de miroir généré par la surface de l'eau. Ce piège présente, comme le pot
de Barber, l'inconvénient de capturer quelquefois des micromammifères et des
batraciens. Il faut essayer de récolter les pièges au moins une fois par semaine,
afin d'éviter les trop fortes accumulations d'individus piégés, les débordements
causés par les pluies, ainsi que la décomposition assez rapide des
captures (surtout par temps chaud).
B. Le piège à bière.
Des récipients
d'aspect très sombre, d'un volume équivalent à celui des pièges jaunes, sont
utilisés (30cm de diamètre pour 10cm de hauteur).
Dans ce cas, le liquide eau-teepol est remplacé par un mélange
de bière, de sel et de sucre. Le sel permet d'éviter une décomposition trop
rapide des insectes capturés. Les ingrédients, aisés à se procurer, ont été
utilisés dans les proportions suivantes : 1 litre de bière, 250 grammes de
sel de table, 100 grammes de sucre en poudre.
C. Le pot de Barber.
Il consiste en un pot
d'une dizaine de centimètres de diamètre et d'une quinzaine de hauteur; il
est enterré dans le sol en prenant soin d'ajuster son bord supérieur au ras
du sol. Ce pot est rempli d'un liquide conservateur, qui empêche aussi le
gonflement des invertébrés piégés (voire des vertébrés pris accidentellement)
et l'"explosion" peu souhaitable d'animaux tels que les limaces, qui rend
ensuite difficile l'exploitation de l'échantillon. En général le liquide employé
est du liquide de refroidissement ou éthylène-glycol, facilement trouvable
de le commerce et peu coûteux. L'efficacité même du piège est bien entendu
plus importante pour les insectes marcheurs et qui se déplacent beaucoup,
tels que les Coléoptères carabiques. Il s'agit donc d'un piège qui rend compte
de l'activité des espèces, plus que de leur densité. Mais il arrive fréquemment
de trouver des insectes aériens, d'autres arthropodes du type Arachnides,
voir même des micromammifères et des batraciens. Des visites régulières des
pièges sont nécessaires pour les raisons déjà évoquées pour les pièges jaunes
de Barber.
D. Le parapluie japonais.
Pour l'inventaire de la faune des arbres, il constitue sans
doute, malgré sa grande simplicité et son faible coût de construction, l'outil
de capture d'insectes le plus utile et le plus rentable. Il consiste en un
carré de toile de 1 mètre de côté et d'un système de croisillon en bois placé
en diagonale, permettant de tenir le parapluie. Les deux barres de bois sont
percées en leur milieu pour former le croisillon et installer un système d'écrou
qui permettra à la croix de se maintenir lors des manipulations. Les quatre
pièces de drap sont fixées au croisillon en prenant soin de laisser le tissu
légèrement flottant. Il suffit alors de le placer sous une branche et de la
battre avec une canne ou une branche (ou tout simplement secouer la branche
à la main). Les captures peuvent être effectuées pendant toute la belle saison,
depuis la sortie des bourgeons jusqu'à la chute des feuilles. La méthode n'est
véritablement efficace que par temps sec. Elle s'applique aussi bien aux arbres,
aux arbustes, ou aux plantes trop hautes pour faire l'objet d'un fauchage
efficace au filet fauchoir. Le parapluie sert aussi à la récolte des insectes
sur branches mortes sur pied ou tombées au sol. Il sert également lors du
brossage des arbres ou dans la récupération d'insectes dans des fagots. L'inconvénient,
minime néanmoins, est que les insectes qui tombent dedans sont encore vivants,
et donc il faut agir prestement pour les capturer.
E. Autres méthodes.
D'autres méthodes
ont été utilisées de manière plus ponctuelle
ou limitée : l'élevage à partir de larves récoltées
sur bois morts ou l'extraction d'invertébrés de la
litière à l'aide d'un dispositif de Berlèse.
L'élevage a été commencé en isolant,
dans des réceptacles en polystyrène, des branches
mortes et des souches en décomposition trouvées sur
le terrain ; les adultes sont récupérés dès
l'émergence. L'extracteur de Berlèse a été
employé sur plusieurs types de substrats : bois pourri, litière
riche en déchets de fougères.
Récolte sur les troncs grâce à
un long balai à poils très souple.
Recupération
grâce au parapluie japonais.
Récolte d'insectes dans les hautes herbes grâce au filet fauchoir.
Récolte nocturne d'insectes grâce à
la lumière.
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