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Ecologie des Diptères Dolichopodidae

   D'après les littératures, on sait que certains genres ou espèces sont caractéristiques de certains biotopes ou micro-milieux. Par exemple, les Systenus (Rhaphiinae) ont des larves qui sont dendrolimniques obligatoires (Vaillant 1978). Certaines espèces sont inféodées strictement à des habitats très spécialisés. D'autres sont plus généralistes (ou moins exigeants).


 

A. Le milieu littoral.
   Les facteurs écologiques dominant le monde littoral (salinité, vent, balancement des marées, les milieux sableux et dunaires) limitent le nombre de genres et d'espèces inféodées à ce milieu. Ainsi seule les Aphrosylinae, avec le genre Aphrosylus, sont endémiques marins, courant sur les algues à laèrecherche de proies (Parent 1938). On trouve aussi les espèces du genre Machaerium qui pigmentent les zones à Fucus, lesèrochers et la végétation des vases salées (Parent 1938) et dont les larves sont prédatrices de petits annélides et fouissent dans les vases et les sables vaseux des zones médiolittorales (Cals 1971). le genre Thinophilus (Schoenophilus) est halophile (Pollet et Decleer 1989). Les travauxèrécents de Pollet et Grootaert (spécialistes belges des Dolichopodides) ont permis de mettre en évidence d'autres espèces caractéristiques des milieux côtiers (Sciapus maritimus, Sciapus laetus, Dolichopus signifer, Hercostomus gracilis, Poecilobothrus principalis, Medetera petrophiloides, Dolichopus clavipes, Pollet et Grootaert 1996), venant s'ajouter à la liste des espèces dunaires (Goetghebuer 1928) que sont Tachytrechus insignis, Hydrophorus bipunctatus, H. praecox, H. balticus, Hercostomus nigriplantis, He. pilifer, He. nigripennis, Oligochaetus plumbellus, Xanthochlorus tenellus, Medetera petrophiloides, Chrysotus palustris, Chrysotus suavis et Sympycnus annulipes.
 
B. Le milieu continental.
 Il est caractérisé par une mosaïque de milieux tous plus ou moins différents les uns des autres, d'où la difficulté de les caractériser tous. Ne seront évoqués ici que 2 types de milieux particuliers : les milieux dendrolimniques et les tourbières.
 
1. Les milieux dendrolimniques (extraits de Vaillant, 1978).
   "Certains arbres, de grandes tailles, se creusent d'une cavité quièretient de l'eau et qui devient l'enceinte d'un habitat dendrotelme ou dendrolimnique,… , l'origine de tels milieux est une nécrose des tissus du bois…, produisant une sanie, qui est un écoulement brunâtre, visqueux, à caractère madicole ; une sanie peut également provenir d'une cavité d'arbres contenant de l'eau".
   "La spécialisation et la variabilité de la niche écologique constituée par les biotopes dendrolimniques a entraîné une spécialisation de sa faune qui estèrelativement pauvre en espèces, dont beaucoup sont particulières à ce milieu".
   "Aussi bien en Amérique qu'en Europe, tous les Dolichopodidae que l'on a trouvés dans les milieux dendrolimniques appartiennent au genre Systenus" (Vaillant 1978).
 
2. Les tourbières.
  Des travaux réalisés par E. Brunel en Bretagne ont permis de mettre en évidence des espèces caractéristiques des tourbières comme Dolichopus atratus, Dolichopus tanihrix, Hercostomus griseifrons, Achalcus flavicollis, Achalcus cinereus (Brunel 1985)
 
C. Principaux facteurs abiotiques agissant sur les Diptères Dolichopodidae.
1. L'ensoleillement.
a) Les milieux ombrogènes.
   Les Medetera, posées fréquemment sur les troncs d'arbres, semblent aimer les endroits ombrogènes. Cette présence sur les arbres pourrait aussi être liée à la présence de proies telles que les scolytes (Allen 1976, Leutier 1979, Parent 1938, Lundbeck 1912, Collart 1934). Les Sciapus platypterus, et l'ensemble du genre Sciapus, semblent inféodés aux milieux forestiers (Parent 1938) ; ils abondent sur les arbustes, tout comme les Campsicnemus curvipes (Couturier 1970), Campsicnemus scambus, Hercostomus brevicornis, Hercostomus cupreus et Rhaphium appendiculatum (Meuffels, Pollet et Grootaert 1989).
 
b) Les milieux ensoleillés.
   A l'opposé, les Dolichopus sont héliophiles et abondent sur les herbes et les buissons bas. Ils sont rarement capturés à plus de 2 mètres de haut et sont absents des zones d'ombres (Couturier 1970, Parent 1938). Au stade imaginal, ils passent l'essentiel de leur vie près des étangs ou au bord des rivières (Goetghebuer 1931). Les Chrysotus, héliophiles aussi, se rencontrent en grand nombre aussi bien à 5m de haut qu'au ras du sol (Couturier 1970). Ces genres se trouvent surtout dans des milieux bien aérés et ensoleillés, et beaucoup de leurs espèces semblent eurytopiques (Chrysotus neglectus, Chr. gramineus, Dolichopus brevipennis, Dol. plumipes, Dol. simplex, Dol. ungulatus, Sympycnus pulicarius, Meuffels, Pollet et Grootaert 1989).
   Les Porphyrops (reclassés par Negrobov dans le genre Rhaphium), seraient inféodés aux végétations basses , ensoleillées et de mi-ombre (Couturier 1970).
 
2. Le sol.
a) Sa composition.
   Les espèces trouvées varient en fonction de la composition du sol, ainsi certaines espèces comme Dolichopus walhbergi (Jonassen 1985) préfèrent des sols argileux tandis que d'autres espèces comme Dolichopus acuticornis (Jonassen 1985) ou les Tachytrechus préfèrent des sols sableux (Vaillant 1952).
 
b) Sa teneur en eau.
(1) La distribution larvaire.
   La teneur en eau du sol joue un rôle important dans la distribution des larves, ainsi les larves de Dolichopodidae se déplacent d'un sol à macroporosité à un sol à microporosité durant le mois de juillet, pour avoir leur corps qui reste en contact avec l'eau de liaison ; en effet durant les mois de fortes chaleurs, les sols perdent leur eau de gravité, les larves n'étant plus dans un milieu propice à leur développement migrent vers les sols à forte microporosité (Blanchart 1985). A l'inverse, les sols trop inondés ne peuvent héberger des larves de Dolichopodidae et seuls les imagos se trouvent dans ces milieux.

(2) Les adultes.
   Les adultes peuvent être sensibles à l'humidité et la texture des substrats. Certaines espèces telles que Dolichopus acuticornis (Jonassen 1985) vont préférer les milieux sableux secs alors que d'autres espèces telles que les Tachytrechus opteront pour un sol sableux humide (Vaillant 1952).
 

3. L'eau.
   Les Dolichopodidae affectionnent les biotopes humides et riches en nourriture. Il est rare qu'un point d'eau ne soit occupé par au moins une espèce de Dolichopodide.. Ainsi Poecilibothrus nobilitatus se retrouvent sur les plans d'eau, dans les ornières, marchant sur la surface à la recherche de proies (Goetghebuer 1930) ou faisant sa parade nuptiale. De même pour les Hydrophorus qui courent soit la surface de l'eau, soit en bordure de source ; ou encore les Liancalus qui se trouvent sur les rochers suintant, ou près de fontaines, en position verticale. (Vaillant 1952). Pollet et Grootaert (1996) montrent que l'abondance et la diversité des peuplements de Dolichopodidés est très réellement liée aux gradients d'humidité.
 
4. L'altitude.
   "Les insectes des régions montagneuses d'Europe comprennent un nombre d'espèces restreint ; le facteur température limite en effet la répartition en altitude des nombreuses espèces des régions basses, à l'exception de quelques-unes."
   "Les Dolichopodidae d'Europe ont été fort bien étudiés, mais les espèces de haute montagne semblent avoir été peu recherchées ; voici quelques-unes de celles représentées dans la Vanoise :
  • Dolichopus nivalis…, dans un affluent…, à 2300m d'altitude ;
  • Hercostomus tenebricosus…, commun à la surface des étangs herbeux…, entre 2400m et 2500m ;
  • Hydrophorus alpinus … ;
  • Hydrophorus rogenhoferi, courant sur l'eau à 2400m d'altitude, il est orophile strict ;
  • Les Sphyrotarsis qui ne comprennent que 5 espèces, toutes orophiles alpestres ;
  • Campsicnemus mamillatus…, vers 2200m ;
  • Campsicnemus umbripennis…, au-dessus des ruisseaux moussus entre 1900m et 2200m" (Vaillant 1973).

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   Site mis à jour le 24 Septembre 2003.